Le président de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) s'est prononcé en faveur d'une coopération accrue des régulateurs, au niveau européen et au-delà, afin de garantir la neutralité du net et empêcher l'émergence d'un internet à deux vitesses.
Egalement président du BEREC, l'organe rassemblant l'ensemble des régulateurs de l'Union européenne, Soriano a assuré que « la mise en place d'outils communs » pour garantir la neutralité d'internet était « un axe de travail important ».
Le président de l'Arcep envisage également des rapprochements avec d'autres pays tels que l'Inde, où le régulateur local a interdit à Facebook de mettre en place une offre d'accès gratuite à un internet limité à quelques sites, parmi lesquels le réseau social lui-même, et l'encyclopédie participative Wikipedia.
« L'Inde se mobilise sur le sujet et est en train de se doter d'un arsenal complet sur le sujet. Nous dialoguons avec eux afin de voir s'il y a des convergences possibles », a détaillé Sébastien Soriano.
A l'inverse, le président de l'Arcep s'est inquiété du « détricotage progressif de la neutralité du net » qui se profile aux Etats-Unis.
La Commission fédérale des communications (FCC), équivalent américain de l'Arcep, a en effet annulé une décision de 2015 qui empêchait notamment les fournisseurs d'accès de bloquer ou ralentir l'accès à certains services en ligne ou de faire payer certains abonnés pour un accès privilégié.
L'idée est, entre autres, d'empêcher un fournisseur d'accès haut débit ou mobile, comme AT&T ou Verizon, de ralentir certains services gourmands en bande passante comme les vidéos en ligne de Netflix par exemple, et de favoriser à l'inverse leurs propres programmes.